mardi 11 décembre 2012

A BAD LIFE


Ton réveil sonne à 6h45. Tu l'éteins brusquement et tu soupires. T'accordant encore quelques minutes pour te réveiller, tu reposes la tête sur l'oreiller. Evidemment, tu te rendors. C'est ta mère qui te réveille, à 7h20.

M'enfin, t'as pas cours à 8h00?!

Et si. Tu as 5 minutes pour te préparer.

Tu cours partout, tu manges en t'habillant, tu te laves les dents et te coiffant de l'autre main, tu mets tes chaussures en cherchant tes écouteurs.

Tu sors de chez toi à 7h50. Tu cours dans les couloirs du métro, manquant mille fois de te fracasser le crâne en tombant dans l'escalator. Tu arrives sur la quai en sueur, mais trop tard, tu viens de le rater ; le prochain est dans 6 minutes. Tu attends. Tu n'as presque rien mangé, et en vissant tes écouteurs sur tes oreilles, tu penses au petit chocolat chaud fumant de chaleur qui t'attend au lycée, seul rayon de soleil dans ta journée.
Le métro ne met pas 6 minutes à arriver, évidemment ; ça serait bien trop facile. Tu comptes les métros qui arrivent en face ; ça en fait bientôt quatre quand le tien arrive. Les gens sortent et te bousculent, te marchent sur les pieds sans te laisser entrer. Tu réussis à te glisser de justesse dans la rame, juste quand le bip retentit. Les portes se ferment, mais un abruti les maintient ouvertes. Le conducteur, agacé, nous demande de bien vouloir lâcher les portes.

Sinon, on ne démarrera pas, ajoute-t-il.
Comme si on le savait pas... Enfin, les portes se ferment et le métro démarre. Tu regardes ton portable. 7h59. Et merde...

                                                                         [...]
Tu sors à 18h30 du cours de latin - Dieu ait pitié de ta pauvre âme.
Dehors, il fait déjà nuit, et il fait si froid que le bout de tes doigts est gelé et te brûle comme mille aiguilles brûlées au fer rouge. Ton bus met trop longtemps à arriver. Tu as si faim, si sommeil et si froid que tu manque de t'évanouir en l'attendant. Et quand il arrive à ton niveau, tu attends, seul, dans le froid, que ce con de chauffeur roupillant sur son volant daigne t'ouvrir la porte.

À l'intérieur, c'est bondé. Tu te faufiles entre les mères et leurs poussettes qui monopolisent presque toute la place et les vieilles avec leurs caddies, qui monopolisent le reste. Le bus démarre, et les bébés dans leurs landaus se mettent à hurler.

En face de toi, une vieille bonne femme te regarde de travers, agrippée à la rampe comme un naufragé à une bouée (ou un ivrogne à sa bouteille, si vous préférez). Vous êtes si serrés les uns contre les autres que tu as du mal à respirer. Le bruit est assourdissant, et le bus n'avance pas.

Quand arrive ton arrêt, tu essaies de te frayer un chemin à travers cette foule hurlante et transpirante. Les mamies ne font aucun effort pour te laisser passer, et te regardent mal, quand tu leur demande de se pousser, comme si tu venais de les agresser, toi, petit ado innocent et maltraité par la vie.

Tu réussis enfin à convaincre les vieilles mégères de se décaler de quelques milimètre, et au prix d'un effort surhumain de contorsion, entre un poteau et un imbécile au téléphone qui ne veut pas t'écouter, tu réussis à entrevoir la porte.

Le bip d'alarme retentit et tu te précipites vers les portes, mais un abruti d'homme d'affaire entre précipitamment et te balance sa mallette en métal dans le genoux. Tu retiens un cri. L'homme n'a rien vu, trop occupé à pianoter sur son Blackberry. À ce moment là, te prend soudain l'envie irréprésible de lui casser la gueule avec sa putain de mallette. Ou de lui tirer une balle dans la tête, aussi.
Mais comme tu n'as ni le pistolet, ni l'envie de salir ton manteau avec le sang d'un connard, tu te retiens. Et tu attends l'arrêt suivant pour sortir.
                             *Il a de la chance*
A l'arrêt suivant, tu pousses les gens pour accéder à la sortie. Cette fois, tu es prévenu ; tu joues des coudes, pinces la bonne femme, et donnes un violent coup de pied dans le tibia de l'homme d'affaire. Heureusement, vous êtes si serrés qu'il ne peut savoir d'où ça vient, et tu réussis à sortir du bus avant qu'il ne te remarque, toi, vermiceau misérable qui a défié le grand asticot.


Tu marches rapidement dans les rues désertes. Le feu est vert, tu traverses, mais ce connard de chauffeur, qui a mit 10minutes à t'ouvrir la porte du bus auparavant, manque de t'écraser. Tu l'insultes. Il a pas vu le feu vert, celui là?! Tu marches vers chez toi de plus en plus rapidement, remontes ta rue et songes à cette vie déprimante qui n'a aucun sens.

Quand tu arrives chez toi, tes frères et soeurs ont raflé tes gâteaux préférés. La cuisine ressemble à un champs de bataille après la guerre ; il ne reste plus rien, sauf les petites merdes, les trucs que personne n'a jamais aimé mais que ta mère se borne à acheter. Du genre, les gâteaux secs, les madeleines au citron industrielles et les "barquettes" à l'abricot.

Tu soupires, et tu vas directement dans ta chambre. Elle est bordélique ; 1m³ de vêtements roulés en boule, de cahiers jetés à terre et de merdes en tout genre. Tu es tellement fatigué ; tu n'as plus assez d'énergie ni de courage pour la ranger.
Tu t'affales sur ton lit. Mais tu te rappelles soudain avec effroi tous les devoirs, et les trois contrôles, que tu as pour le lendemain. Tu soupires encore, et des larmes d'épuisement te montent aux yeux. Il est 19h30 ; tu vas devoir sacrifier quelques de tes précieuses heures de sommeil.

Et tu songes que la vie n'a aucun sens. Apprendre pendant les vingt-cinq premières années de sa vie pour travailler durant les quarante suivantes. C'est donc ça, notre but? L'âge de la vraie liberté, sans aucun travail, où tu peux enfin faire vraiment ce que tu veux, serait la retraite?

Tu fais le calcul. Encore cinquante ans à tenir.

Tu pousses un autre long soupir de désespoir, en attrapant le vieux revolver de ton grand père sur l'étagère.

Et tu appuies sur la détente.


La raison de tout ceci...? Ah oui, c'est vrai. La machine à café était hors service...

mardi 23 octobre 2012

Pas doué un jour... Pas doué toujours!

#UnGars
Je fait partie de cette caste maudite et redoutée des PAS DOUÉS.


[Ouais, gaston, c'est RIEN à côté de moi! ]

Mais, pas les pas doués genre normaux, non !
Mes parents se sont trompés lors de ma commande, il y a une quinzaine d'années. Au lieu de cliquer sur le bouton enfant, ils ont cliqué sur le bouton boulette atomique H24. Ils se sont rendus compte de l'erreur, bien sûr, mais c'était trop tard, la cigogne s'était déjà envolée avec la commande.
Pauv' conne. T'aurais pu attendre un peu !

Au lieu de ça, un mois d'hiver, elle a amené une merde confirmée à l'apparence de joli bébé. Innocent. Ah ! La vie est mal faite.

Bébé a fait ses débuts dans le monde, et vite, ses pauvres parents se sont rendus compte de la VRAIE NATURE de leur enfant. Mais c'était trop tard, la machine était lancée...

À 2 ans, bébé laissait tomber son doudou dans le jardin d'une maison abandonnée.
Ses pauvres parents essuyèrent tour à tour la canne à pêche, l'épuisette, le râteau, le balai et le lasso pour parvenir à le récupérer ; en vain. Le doudou restait étendu dans les mauvaises herbes, au milieu des mouches et des araignées.
Finalement ils retrouvèrent l'ancienne femme de ménage de la maison (ne me demandez pas comment) qui avait gardé un vieux double des clés de la maison (ne me demandez pas pourquoi).

Et Bébé fut pardonné.

À 4 ans, bébé se planta un bâton de sucette dans l'oreille.
Ses pauvres parents essayèrent tour à tour la pince à épiler, le coton-tige, l'eau, le savon pour retirer les morceaux de sucre coincés au fond, mais rien à faire. Le sucre avait fondu et s'était collé à l'oreille, et la Merde Atomique continuait de pleurer avec toute l'innocence dont elle était capable. Finalement, ils allèrent en catastrophe à l'hôpital, et, après les fameuses CINQ HEURES D'ATTENTE des urgences, Bébé finit par être délivré de sa prison de sucre.

Et il fut pardonné.

[Héhéhé! Admirez ma magnifique métaphore avec le sucre!]

À 6 ans, bébé sniffa des petits pois.

[Je ne suis PAS responsable de mes actes à cette époque, j'étais inconscient!]

Oui oui, il SNIFFA ses légumes, espérant les faire disparaître, et ainsi ne pas avoir à les manger.
Ses pauvres parents essayèrent tour à tour de moucher, de pincer, de frapper, de masser, de tirer le petit nez de leur enfant, mais, rien ne faisait sortir l'affreux légume.
Bébé – qui n'était plus tellement un bébé – continuait de ronfler si bizarrement que ses parents faisaient des cauchemars chaque nuit. Finalement, un ami leur conseilla ( ne me demandez pas d'où il sortait son conseil ) d'essayer de faire respirer du POIVRE à Pas Doué Junior, et le petit pois finit par être éjecté de son nez – qui, entre temps, avait TRIPLÉ de volume.
Et il fut pardonné.

A 8 ans, bébé avala d'un trait une bouteille de sirop à la fraise. Mmmmh... Sauf que c'était un médoc.

[Oui, vous savez là, le truc soit disant super bon, à la framboise, avec une pipette...]

Oui oui, il avala d'un trait une bouteille entière de médicament, car il s'ennuyait, entourés de ses parents et de leurs amis, au milieu de leurs conversations de grands.
Ses pauvres parents furent obligés d'abandonner leurs amis, et d'appeler un taxi à 2h du mat', et d'emmener Merde Atomique aux urgences - que leur enfant chéri leur avait déjà permis de connaître quelques années plus tôt. Après avoir passé toute la nuit à patienter dans leur célèbre salle d'attente, on accepta Merde Atomique et on le garda pour la nuit. Les pauvres parents, virés par les médecins, furent obligés, les taxis n'étant pas nombreux devant un hôpital, à 5h du mat', de rentrer à pied.

Mais il fut pardonné.

A 10 ans, Catastrophe Ambulante prit l'une des statues en plomb de son père, qui était presque aussi grande que lui - même s'il était plutôt petit - et l'emmena faire du trampoline.

Oui, car il adorait cette statue, qui représentait une africaine nue, portant un seau d'eau sur la tête - et non, je ne sais pas pourquoi il l'adorait tant, cette foutue statue! Il emmena donc sa femme nue sa belle africaine faire du trampoline avec lui, en roulant la statue jusqu'au jardin - un jour où son père n'était pas là, évidemment. Sauf que... le trampoline craqua quelques secondes après qu'il fut monté sur dessus. Bien sûr, avec la chance de Boulette Atomique, la statue lui tomba en travers de la jambe. La suite, vous la connaissez déjà : l'ambulance, les urgences, la salle d'attente, etc.
Ses pauvres parents perdirent à la fois leur statue, dont le bras s'était cassé, et leur trampoline, dont la toile était fendue.
Et leur enfant, dites vous? Nooon. Ils étaient habitués.

Mais bébé fut pardonné.

Oh! Je pourrais continuer comme ça avec toutes les années de ma de sa vie. L'essentiel, c'est que vous m'ayiez bien cerné. Que vous compreniez pourquoi dans cet article, j'ai l'air d'un pauv' taré pas doué et malchanceux.
Oui, vous comprenez, c'est pas de ma faute, c'est la malédicion!

#UneFille

Malédiction, mon cul. Et bien, maintenant, la vérité est en toi, jeune Padawan. Tu sais, à présent, va, va! Et ne te soucie pas de cet abruti, qui est même pas foutu d'écrire un article sans se couper avec une touche du clavier...

#UnGars
Ben quoi?

vendredi 5 octobre 2012

Tonight we are young! (3)

Voir épisodes précédents.

[...]

Tout en essayant de ne pas nous pisser nous faire dessus, nous avons retourné tout le camp à la recherche de bouffe - oui, car la Grenadine, ça creuse. Nous avons finalement trouvé, entre deux des zombies hantant notre tente, un vieux packet de tartelettes - sur lequel nous aurions craché en temps normal.

J'ai ensuite eu droit à une pseudo leçon de psychologie d'une amie complètement bourrée, qui marmonnait des propos incompréhensibles.

[ Vous savez, les trucs complètement débiles qu'on peut dire la nuit...! ]

A 5h30 du mat', on était tous dans la tente, criant, riant, clopant, bref, profitan délà vida, quoi. Quand, soudain, nous avons entendu une voix grave, mais très grave, genre le mec trop balèze qui casse la gueule à tous ceux qui l'font chier.

TAIS TOI.

Au début, on n'a pas trop compris. Quoi, tais toi?! C'est à nous qu'tu parles?! Ça nous a bien fait marrer, au début. Puis nous avons vu une ombre se profiler sur la toile d'la tente.

TAIS TOI J'AI DIT.

Et là, on a commencé à flipper. Qui était le psychopathe qui nous causait?! Il se mit à longer la tente en faisant des pas lents, et en faisant bien craquer les brindilles sous ses pieds pour nous faire flipper.

YO VAZI TU SORS DE LÀ QU'ON PARLE.

On s'est tous tus. On pensait tous à la même chose. Quand on voit ça aux infos, on réalise pas vraiment. Mais là, ça nous tombait dessus, comme ça. On allait tous mourir, trucidés par un malade mental lâché dans la nature, qui nous découperait vivant avec un couteau suisse avant de nous manger et de jeter nos restes dans la mer. Ouais, on flippait grave.

Oh putain... a fait un pote.

Il n'aurait pas dû parler.

VAZI TOI LÀ QUI PARLE J'T'AI DIT TAIS TOI VAZY SORS DE LÀ ON VA S'EXPLIQUER.

Il nous jeta un regard affolé, et après quelques instants, on le poussa en sacrifice hors de la tente il sortit courageusement dehors.
Je pensais qu'il rentrerait avec un grand sourire, en disant Hé, les gens! C'était juste un passant qui veut qu'on s'la ferme alors on va juste la fermer le temps qu'il rentre chez lui, et voilà!
Et ben non.
Il rentra brusquement, ferma la tente derrière lui, et empila des bagages pour bloquer l'entrée.

C'est un malade, chuchota-t-il. Il a une cape noire, j'ai pas vu qui c'était, mais il a le crâne rasé, genre militaire et tout. Putain il veut qu'on s'la ferme ou sinon...

Il ne finit pas sa phrase.



OH MY FUCKING GOOD.

On hésitait tous entre le rire et les larmes.
Finalement, on se tut quelques instants – même avec une menace de mort, vous pouvez pas faire taire 15 ados, qui ont bu, et qui savent qu'ils passent leurs dernières heures ensemble.
Et le malade disparu. On écoutait tous ses pas, et, quand le silence fut revenu, on respira à nouveau.

Soudain, nous avons entendu des grésillements. Un peu comme un bourdonnement, comme les cigales qui nous cassaient les tympans toute la journée, sauf que ça venait de tout près.
Quelqu'un a allumé sa lampe de poche, et une fille a crié. Il y avait un énorme grillon, juste à côté de nous, sur la toile de la tente. Nous nous sommes tous écartés en criant en bougonnant.
Quelqu'un a lancé une tong, mais ça a foiré.
Soudain, un mec a débarqué dans la tente.

Nonmaislesgensysepassequoij'aientendudescrisc'estla teufouquoi? a-t-il dit d'une voix mal assurée.

D'après sa voix et son pétard entre les doigts, il était complètement shooté.
Je lui ai montré la bête du doigt. Il HURLA. Pas un p'tit cri, mais comme une fillette tu vois, genre voix-super-aigüe-qui-fais-plus-mal-aux-tympans-qu'un-crissement-de-craie-sur-un-vieux-tableau.

Il sauta dans les bras du grand type qui avait tremblé devant qui avait affronté le malade à la cape, lequel s'écroula par terre. J'ai éclaté de rire.

Coéquipierviensmechercher! criait le shooté. Expéditionafoirévientmesauver!

Et oui, il parlait tout seul.
Puis, nous sommes sortis de la tente. Il faisait encore nuit, mais le ciel n'était plus noir, mais d'un bleu très foncé. Nous avons marché dans le camp endormi (enfin, y'avait que les anims' et les cadavres de notre tente qui dormaient, hein!) jusqu'aux hamacs.

Des gens dormaient dans les chaises longues, d'autres par terre, d'autres sur le toit des tentes. Comme si un ouragan était passé par là, dispersant tout le monde un peu partout.

Nous étions les survivants.

Le soleil se levait. C'était beau et triste à la fois, un peu comme la de chèvre de M. Seguin qui fait la teuf toute la nuit et se fait manger au matin.


Ben nous, c'était un peu pareil.
Le loup, c'était l'avion,
les départs,
la fin...

dimanche 30 septembre 2012

Tooonight... We are youuuung... (2)

Voir épisode 1.


Héhéhé! Nous étions devenus amis avec les détenteurs d'la bouffe.

[ Qui, comme le hasard fait bien les choses, étaient dans la tente voisine à la notre! ]

Malheureusement, nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée.
Mais, nous avons réussi à trouver une petite place dans le grand cercle qui s'était formé dans la tente. Nous nous faisions passer chips, Coca, Schtroumpfs, Ice-Tea, cookies, bref, que du bon pour le développement de jeunes garnements comme nous, ni trop gras, trop sucré, ou trop salé!

Vers 2h du mat', nous nous sommes faufilés dehors pour faire une p'tite expédition dans les autres tentes.

Un p'tit coucou par ci, un p'tit sourire par là ( un p'tit packet de chips dans la capuche, dix ou quinze deux ou trois bonbons dans la manche, quelques clopes dans les ch'veux... )


[ J'vous jure, une amie avait une touffe pas possible, c'est très pratique! ]




Bref, on ne chourrait pas, hein, on empruntait.
Et ainsi, on passait de tente en tente, en mode ninja surdoué d'la life, tu vois, discrets comme des lapins, comme on dit (pas), paske y'avait souvent des anims' qui dormaient dehors, ou qui faisaient des tours que même nous, géniallissimes espions, ne pouvions pas prévoir (du genre, pause pipi).

Après avoir fait le tour des tentes, après s'être pris trois buissons de ronces et deux arbres en pleine poire en essayant d'éviter le dirlo, nous sommes revenus au bercail, comme qu'ils disent.
Sauf que dans la tente, y'avait des cadavres. J'vous jure. Des corps inanimés gisaient, sans vie, DANS NOTRE TENTE. Après avoir fait taire l'un de mes potes qui hurlait comme une fillette, j'ai reculé en tremblant j'me suis courageusement dévoué pour aller voir, et j'ai lancé ma tong sur les masses informes. J'ai entendu un grognement, et nous avons tous soupiré de soulagement.
En allumant la lampe de poche, nous avons aperçu qu'une dizaine d' humains non identifiés avaient investi notre tente pour y DORMIR.

Bien que nous n'ayions pas la moindre envie nous coucher (mais une excuse pour emménager chez les autres!), nous avons attrapé nos sacs de couchages et nous nous sommes faufilés dehors.
C'était l'heure de pointe.
Pire que le métro, un vendredi soir à 19h, un camp de colo, le dernier dimanche à 3h (du matin, évidemment).
Tout le monde - excepté les morts vivants dans notre tente - était là, sur les hamacs, sur les chaises longues, sur les poufs, des dizaines d'ombres furtives et silencieuses qui se regroupaient et profitaient de la dernière nuit.

Nous sommes allés de groupe en groupe, avant de jeter nos sacs de couchages dans un coin et de rejoindre la Cool Zone.
Nous nous sommes incrustés dans le groupe des détenteurs d'l'a boisson.

Vous avez payé? nous ont-ils d'mandé.

On a hoché d'la tête.
Priant pour qu'ils ne se doutent de rien, on a tendu la main et attrapé la
                                                                     
[ Bon, vous vous doutez sûrement que ce n'était pas QUE d'la grenadine! ]

Après un moment, nous avons entendu la voix hurlante d'la dirlo adjointe.

MAIS QU'EST C'QUE VOUS FOUTEZ ENCORE DEBOUUUUT? hurla-t-elle.

Nous nous sommes tous rués vers la sortie, récupérant nos sacs de couchages, et nous dirigeant vers la première tente venue. Malheureusement, elle était fermée; nous avons dû ramper sous la toile.

Nous sommes arrivés directement sous un lit, où deux amoureux étaient très affairés, si j'ose dire.
Nous sommes ressortis en rampant dans les fougères jusqu'aux arbres où nous nous sommes écroulés de rire.
Mais qu'est c'qu'on riait, AHLALA. J'sais même plus c'qui était drôle, sans doute un mélange de tout c'qui nous était arrivé depuis le début de la soirée, le tout fortement accentué par la Grenadine que nous avions bue; mais tu vois, on riait tellement qu'on faisait un truc que jusque là j'croyais réservé aux héros de BD: on se roulait par terre en se tapant les cuisses.

[ Non, mais sérieux! ]

Puis nous nous sommes mis à pleurer de rire.

Et là, ce fut vraiment le début de la fin.

Voir dernier épisode.

mercredi 19 septembre 2012

Tonight We are young...

Ce jour là, c'était le dernier jour de colo.Toute la journée n'était que dans l'attente et la préparation de la nuit.



Seul moment où nous pouvions agir comme bon nous semblait, sans anims' sur le dos, et le camp n'appartenant qu'à nous.

Certains s'arrangeaient pour sécher les activités et aller acheter d'la bouffe au Carrouf du coin, certains se rendaient aux activités et couvraient les absences des autres, tandis que d'autres allaient à la plage, chercher les boissons.

Oui, car nos prédécesseurs avaient trouvé un système fabulous pour s'approvisionner en alcool. La semaine précédent notre arrivée, ils se contentaient d'en acheter au Carrouf.
Mais certains abrutis s'étaient fait prendre, revenant à 3h du mat', ayant bu comme des trous, le nez rouge, et braillant si forts qu'on les avaient entendus bien avant qu'ils n'arrivent. Ainsi, nous avions dû trouver autre chose.
Nous avions rencontré des jeunes à la plage, qui nous avaient proposé d'acheter les boissons pour nous et de nous les faire passer discrètement, à chaque fois que nous devions participer à l'activité "volley sur plage".

[ Mais qu'est c'qu'on est malins, c'est ouf! ]

Et c'est ainsi que, chacun dans notre coin, nous avons organisé la nuit suivante durant toute la journée.

Ce soir là, les anims' avaient organisé une "soirée dansante".

Dès 21h, tous habillés de Black&White, nous nous sommes rendus dans la cantine, aménagée pour l'occasion en disco'.


Ma foi, c'était fort chiant.
La music' était naze, la salle trop grande, donc les gens trop espacés, y'avait trop de lumières et pas assez de boissons.

Après s'être trémoussé quelques minutes, juste pour l'alibi, on s'est tous faufilés, mes potes et moi, vers la sortie.
Beaucoup s'étaient déjà barrés discrétos, et il restait encore 1h à tenir avant la fin d'la veillée.
Nous nous sommes donc avachis sur les poufs de la Cool-Zone.

[ Ouais, c'est l'p'tit nom qui z'avaient donné à la seule tente commune avec des PRISES. ]

Alors que nous allions commencer la partie de cartes, nous avons vu une ombre avancer contre la tente. Et le directeur a surgit, et nous a crié d'une voix nasillarde de dégager de là et de retourner à la "boum" qu'il trouvait "vraiment très chouette".

OKAAAY ---'


Après avoir pété le distributeur à eau, débranché 3 fois l'ordinateur relié au enceintes, et finit toutes les boissons, les anims' ont bien voulu nous laisser sortir...

[ On s'demande pourquoi...! ]

Bref. Comme c'était l'dernier jour, i z'ont bien voulu nous laisser vagabonder sur le camp jusqu'à 1h du mat'. Ensuite, finito!
Ils furent très précis ; à 1h PILE, ils nous gueulaient de rentrer "chacun dans sa tente!".
Et, comme chaque soir, ils se sont dirigés vers nous, le p'tit groupe de résistants, squattant les hamacs, et quand nous leurs avons innocemment dit qu'on ne s'était pas encore douchés, ils sont devenus rouge écarlate et nous ont dit que, TANT PIS, on resterait sales MAIS on irait au lit dans la seconde.

[ J'vous rassure, chers maniaques de l'hygiène, on s'était lavés, hein! ]

Bref. Comme ils nous surveillaient de dos, nous sommes effectivement rentrés dans une tente... Qui n'était pas la notre, évidemment. Mais ça, ils ne pouvaient PAS le savoir...!
Mais comme nous sommes les plus rusés d'la planète Terre et même , sans aucune modestie, d'la Galaxie, nous avions prévu notre coup. Nous étions dans la tente... de la bouffe.


Attention, je tiens à ajouter que mes clients n'étaient en aucun cas ce que certains appellent vulgairement des morfales, ou, pire, des goinfres ; ils étaient simplement soumis à la nourriture peu appétissante, voire dégueulasse, si j'ose dire, qui leur était servie quotidiennement à la cantine, et c'est ainsi que leur quête quotidienne ne pouvait se résumer qu'en un simple petit mot: 
                                                                 BOUFFE.
                                                                                                                                                                       (Si j'ose dire)




LA SUITE ... AU PROCHAIN EPISODE!

http://want-to-stay-young.blogspot.fr/2012/09/tooonight-we-are-youuuung-2.html

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